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Histoire de derbys

En marge du derby de Ligue 1 entre Lens et Lille de ce samedi 4 mars, La Voix des Sports a consacré un chapitre sur les nombreux derbys régionaux donc ceux entre Noeux et Béthune.

retro derby
Les derbys de nos clochers

Au-delà de l’engouement que suscitent les rencontres entre Lens et Lille chaque année, de nombreuses oppositions régionales fleurent bon le derby, la rivalité et la suprématie locale. Dans la petite sélection de ces matchs qu’il ne faut pas rater, nous avons : Béthune et Nœux , c’est « je t’aime, moi non plus »

«Béthune, ça a toujours été le club un petit peu plus bourge ; Nœux, celui des ouvriers, des gens plus simples. » Didier Laloyer a fait partie de la grande époque nœuxoise, celle qui a vu l’USN batailler en D2. Saint Graal pour un footballeur, il a même eu le droit à son image Panini. S’il a ensuite porté les couleurs béthunoises, ce n’est rien de dire que son cœur est demeuré noué à l’US Nœux. « Les derbys étaient tendus. Il fallait se faire respecter. »

Huit kilomètres séparent le stade Hermant-Desprez de Béthune et le mythique stade Camille-Tisserand de Nœux, là où un certain Raymond Kopa s’est éveillé au ballon dans les années 1940. Dans chacun des deux camps, on observe le parcours du voisin du coin de l’œil. «

Pendant de longues années, je pense que les Béthunois ont été jaloux », susurre Pascal Hublé, ex-président de l’USN. La popularité de l’US Nœux, fruit de ses grandes années a bousculé l’ordre établi, a alors fait grincer des dents du côté du Stade Béthunois, réputé plus froid. Ce dernier a rattrapé son léger retard sportif, avant de reprendre le leadership local et de naviguer en Régional 1 depuis 2011. L’USN, de son côté, bataille à l’échelon inférieur.

« Le foot, comme entre Lens et Lille, est une histoire de cycles, théorise Pascal Hublé, qui a enterré la hache de guerre. Fut un temps où je considérais les Béthunois comme des ennemis. Or, quand j’ai eu personnellement besoin d’eux, ils m’ont tendu la main. Je me suis rendu compte qu’ils étaient comme nous. »


« EN TRIBUNE, TOUT LE MONDE SE CONNAÎT »

L’ancien dirigeant évoque des mentalités qui ont changé, rendant la rivalité moins féroce. Il s’en félicite. « En tribune, tout le monde se connaît. Quand j’étais ado, c’était différent. Il y avait moins de mobilité entre les villes et les villages. Les rivalités naissaient même entre une fosse et une autre. Certains allaient dans la foire du village d’à côté pour foutre la merde. Aujourd’hui, les gens se déplacent plus facilement. »

En début de saison, David Dubois, le président béthunois, prônait lui aussi une cohabitation en bonne intelligence : « On passe trop de temps à se regarder entre nous avec Annezin, Hinges ou Nœux-les-Mines. On se trompe de sujet. Continuons comme ça et on se retrouvera tous deux à trois divisions en dessous. »

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Bien que « plus folklorique qu’autre chose » dixit Pascal Hublé, le derby reste le derby. En 2018, une cinquantaine de supporters de l’USN, en jaune et bleu, s’étaient regroupés à quelques centaines de mètres du stade Hermant-Desprez et y avaient fait une entrée joyeuse et remarquée. Depuis, les Noeuxois sont retombés en R2, attendant avec impatience la prochaine fois qu’ils pourront venir dire « Je t’aime, moi, non plus » à leurs très chers voisins. « Avant d’aller boire un pot ensemble » prédit Pascal Hublé.

Grégory Lallemand  - "La Voix des Sports" - 27 février 2023

Crédit photos : Archives US Noeux

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